Bonjour,
Personne ne m'avait dit que les films des années 50 pouvaient être aussi obscènes, même s'ils sont en noir et blanc et tournés dans le style des actualités cinématographiques. On y voit une secrétaire se pencher sur sa machine à écrire Underwood pour un pourboire et demi, dans une image floue en 480p qui semble avoir été mâchouillée par le projecteur. La barre de recherche a pratiquement explosé lorsque j'ai tapé « vintagepornhome.com », m'offrant des niveaux de culte du cul dignes de Larry Levenson Plimpton depuis l'arrière-salle du Plato's. J'ai fini par regarder en boucle pendant vingt-six minutes un film de 1979 où deux mecs s'échangent une nana comme des cartes de baseball et où le canapé grince tellement fort que j'ai craint que les voisins ne se mettent à chronométrer les coups sur le plafond.
Au milieu de la nuit, j'ai eu la chance de tomber sur le site numéro deux qui semble partager le même grenier que le premier, peut-être retroporn.tube, peut-être pas, ça aurait pu être morphine dream. Le fait est que je suis tombé directement sur une chasse au renard de Zara Whites tirée d'une vieille cassette VHS qui empestait la moisissure et l'Amaretto. Le tremblement de la caméra est si fort qu'on jurerait que la scène est vivante, les seins rebondissent comme des bouées dans une tempête. Au-dessus de la vidéo, il y a un gros tag néon qui crie « s/m allemand des années 70 avec poils pubiens ». Vous cliquez dessus, vous en avez pour votre argent : des soutiens-gorge en mailles métalliques, un téléphone en colère et un type qui parle comme une saucisse et qui dit moins de dix mots pendant toute la scène, mais qui communique quand même « c'est une question de chatte et de douleur » plus fort que n'importe quel discours obscène stupide que vous entendrez en 2024.
Au moment où la lune s'est couchée, j'ai erré à travers une porte cachée - peut-être à cause de l'alcool, peut-être à cause d'une érection - et maintenant, je me retrouve sur vintageporn.fans. Cet endroit ressemble à une afterparty tardive dans le tiroir à chaussettes de quelqu'un, avec des vignettes dépareillées épinglant des légendes et des inconnus comme un papier peint maniaque. Chaque vignette vous plonge jusqu'aux épaules dans de petits joyaux des années 90 dont vous ne soupçonniez pas avoir besoin : des jets de perles fauves sur des Converse montantes, Jealousy Jones avalant du sperme tandis que son chouchou rose rebondit.
Je me suis retrouvé coincé sur un quickie dans un motel en 1991 où Ginger Lynn se donne à fond en cowgirl inversée, laissant sa permanente bouclée fouetter la sueur sur la moquette verte old school qui n'a pas été nettoyée à la vapeur depuis Carter. Le commentaire sous le clip, manifestement écrit par un pauvre type qui rêve encore de l'odeur de sa culotte, dit simplement « vous vous souvenez des cabines téléphoniques ? » et je ne sais pas pourquoi, mais j'ai ri si fort que j'ai dégrisé.
