Estomac
VERSION DEFINITIVE DANS WIKIPEDIA
ADENOCARCINOME GASTRIQUE
A GENERALITES
Définition
l'adénocarcinome gastrique est une tumeur épithéliale dont le centre est à plus de 2 cm en dessous de la jonction oeso-gastrique.
Epidémiologie
L'incidence est stable après une forte diminution depuis le début du siècle.
La fréquence des cancers du cardia est en augmentation.
L'incidence annuelle en France est de 7 à 8 000 nouveaux cas par an.
Les facteurs de risque sont :
Syndromes familiaux
Certaines formes familiales de cancers gastriques doivent faire rechercher une
mutation de la E.cadhérine après consultation d’onco-génétique. Les « cancers
gastriques diffus héréditaires » sont liées à une mutation germinale de l’antioncogène
CDH1 avec perte de fonction de la protéine cadhérine E. Le diagnostic
doit être évoqué lorsqu'il existe dans une famille au moins 2 cas de cancer gastrique
de type diffus chez des apparentés au premier ou au deuxième degré, dont un cas
diagnostiqué avant 50 ans, ou bien 3 cas chez des apparentés de premier ou
deuxième degré quel que soit l'âge [2]. Le mode de transmission est autosomique
dominant.
Anatomopathologie
Il s'agit d'adénocarcinomes dans 95 % des cas. La classification de Lauren est une classification histopronostic qui distingue deux formes :
les formes intestinales (plutôt bien différenciées),
la forme diffuse de mauvais pronostic.
La linite gastrique est un diagnostic macroscopique (paroi rigide blanchâtre épaissie ayant l'aspect du lin). Les cellules indépendantes en bague à chaton sont en faveur d'une linite gastrique mais de façon non exclusive.
Classification TNM
T0 pas de tumeur
Tis tumeur in situ
T1 extension à la sous-muqueuse
T2 extension à la musculeuse
T3 extension à la séreuse
T4 extension aux organes adjacents (rate, côlon transverse, foie, diaphragme, pancréas, paroi abdominale, surrénale, rein, intestin grêle ou rétropéritoine)
N0 pas de ganglion
N1 ganglions proximaux
N2 ganglions distaux
M0 pas de métastase
M1 métastase (y compris ganglion de Troisier)
Pronostic
Toutes formes confondues la survie est classiquement inférieure à 10 % à 5 ans.
Dans les stades T1-2 N0 M0, elle est de 75 % à 5 ans
Dans les stades T1-2 N1 M0 de 30 % à 5 ans.
La résection chirurgicale n'est possible que dans moins de 50 % des cas, la survie à long terme n'excédant pas 30 % (15 % ou moins pour les formes N+). La mortalité opératoire est de 5 %.
La linite gastrique est de plus mauvais pronostic, peu chimiosensible, lymphophile, d'évolution loco-régionale précoce et quasi-exclusive (carcinose péritonéale). Les rares métastases sont des lymphangites carcinomateuses.
B DIAGNOSTIC
(Accord d'expert)
- Endoscopie oeso-gastrique avec biopsies multiples et mesure des distances
par rapport aux arcades dentaires et au cardia.
- TDM thoraco-abdomino-pelvien.
- TOGD : utile pour le centrage d'une éventuelle radiothérapie post-opératoire et
pour le diagnostic de linite
Options
- Echo-endoscopie : si cancer superficiel (discussion d’une mucosectomie),
si hypertrophie des plis gastriques sans histologie positive (suspicion de
linite) ou si traitement néo-adjuvant envisagé; elle n'est pas nécessaire dans
les autres cas.
- Coelioscopie exploratrice : si tumeur volumineuse, à l’extirpabilité
douteuse au scanner, avec suspicion de métastases hépatiques ou de
carcinose péritonéale.
- En cas de doute sur une lésion métastatique en TDM, une IRM hépatiquepeut être
nécessaire pour écarter cette hypothèse.
METHODES THERAPEUTIQUES
La chirurgie
C'est le seul traitement potentiellement curateur des cancers gastriques. Il est réalisable chez moins de 50 % des patients.
L’examen extemporané des marges de résection est recommandé.
Cancer de l'antre : gastrectomie distale avec anastomose gastro-jéjunale.
Marge de sécurité > 4 cm si cancer de type histologique intestinal, > 8 cm si
cancer de type histologique diffus (classification de Lauren).
Cancer du corps ou de la grosse tubérosité : gastrectomie totale avec
anastomose oeso-jéjunale.
Cancer de la grande courbure T3-T4 et/ou avec adénopathies de l'artère
splénique : une splénectomie est à discuter en fonction du terrain.
Envahissement des structures de voisinage : nécessité d’une exérèse
monobloc sans dissection ni rupture de la pièce (les biopsies sont prohibées).
Le curage D1 est insuffisant
le curage ganglionnaire 1.5
Le curage D2 comrend enplus une spléno-pancréatectomie
Radio-chimiothérapie
Elle améliore la survie par rapport à la radiothérapie seule pour les tumeurs du cardia localisées non opérables. Combinée à la chimiothérapie, elle améliore la survie en situation adjuvante, selon le protocole
La chimiothérapie
en situation néoadjuvante
En traitement adjuvant, les résultats des études de chimiothérapie exclusive sont contradictoires. Une majorité d'essais sont cependant négatifs, mais ils n'utilisaient pas les chimiothérapies les plus efficaces.
Les résultats de l'essai MAGIC sont en faveur de la chimio néo-adjuvante et adjuvante
Les protocoles MAGIC et Mac Donald n'ont pas été comparés entre eux. les deux sont valides en recommandation
en situation métastatique
En cas de maladie métastatique, par rapport aux soins palliatifs, elle améliore la survie et la qualité de vie (4 études randomisées).
Les taux de réponse sont de 15 à 51 %, les médianes de survie de 6 à 10 mois en cas de maladie métastatique
Le protocole FOLFIRI, ayant donné de bons résultats en phase II, puis en phase III, peut être discuté (hors AMM).
Le protocole DCF (docetaxel, 5FU , cisplatine) a donné des résultats supérieurs au CF, mais au prix d'une toxicité hématologique importante.
La comparaison des traitements en phase III montre que les FAMTX, cisplatine-5-FU, PELF sont supérieurs au FAM, que le FAMTX est équivalent à l'EAP, au cisplatine-5-FU, ou à l'ELF. Enfin, l' ECF est supérieur au FAMTX, et le DCF est supérieur au CF.
La chimiothérapie préopératoire est réalisable chez les patients résécables d'emblée mais également pour des tumeurs inopérables, localement avancées, non résécables d'emblée, afin de permettre une résection ultérieure.
Les drogues permettant d'obtenir au moins 10 % de réponse sont le cisplatine, les anthracyclines, le 5-FU, la mitomycine, le méthotrexate, le VP16, l'hydroxyurée, le docetaxel.
Les protocoles standard des chimiothérapies sont :
ECF
Epirubicine 50 mg/m² à J1
Cisplatine 60 mg/m² à J1
5-FU continue 200 mg/m²/j en continue
J1 = J21
cisplatine LV5FU2 simplifié
Cisplatine 50 mg/m²
LV5FU2 simplifié
acide folinique 400 mg/m²
5FU bolus 400 mg/m²
5FU continu 2400 mg/m² sur 44 h
J1 = J15
FOLFIRI
Irinotécan 180 mg/m² J1
LV5FU2
TCF
Docétaxel : 75 mg/m²
Cisplatine 75 mg/m²
5FU 200 mg/m² pendant 5 jours
J1 = J21
D STRATÉGIE THÉRAPEUTIQUE
Tumeur limitée à la musculeuse et à la séreuse (T1 - T2 N0 M0)
Tumeur avec atteinte de la séreuse ou envahissement ganglionnaire (T3 -T4 ou N+ M0) et d'exérèse complète
Tumeur avec atteinte de la séreuse ou envahissement ganglionnaire (T3 -T4 ou N+ M0) et d'exérèse incomplète (R1 ou R2)
Tumeur avec atteinte de la séreuse ou envahissement ganglionnaire (T3-T4 et/ou N+ M0) non réséquable ou non opérable
Recommandation
Chimiothérapie néo-adjuvante ECF ou FU-Cisplatine ou Radiochimiothérapie
Exérèse dans une second temps si possible
Tumeur métastatique (M+) quelque soit T et N
SURVEILLANCE
[D'après FFCD 2005]
1. Après traitement curatif (accord d’experts)
Aucune étude ne prouve que la surveillance est utile. Les rechutes locales sont le
plus souvent associées à une carcinose péritonéale. Mais en cas de rechute locale ou
métastatique, la reprise précoce d’un traitement est conseillée (accord d’experts).
Seulement chez les patients capables de supporter une chimiothérapie ou une
radio chimiothérapie (une ré intervention est exceptionnelle):
2. Après traitement palliatif
Examen clinique orienté par la symptomatologie ou selon protocole
thérapeutique.
F ESSAIS THÉRAPEUTIQUES EN COURS
Cancers de l'estomac adjuvant
Projet commun FFCD - GERCOR - FNCLCC
deux études de phase II en parallèle :
FOLFIRI puis RTCT néo-adjuvant suivi de chirurgie
Chirurgie puis FOLFIRI et RTCT adjuvant
Cancers de l'estomac métastatiques
Protocole commun FFCD - GERCOR - FNCLCC
étude phase III de stratégie
ECX (Epi / Cisplatine / Xéloda) jusqu'à progression puis FOLFIRI vs FOLFIRI jusqu'à progression puis ECX
REFERENCE
Gercor http://www.canceronet.com/public/reco_therapeut/reco09.asp
FFCD Estomac
0 Commentaire
Commentaires recommandés
Il n’y a aucun commentaire à afficher.
Rejoindre la conversation
Vous publiez en tant qu’invité. Si vous avez un compte, connectez-vous maintenant pour publier avec votre compte.
Remarque : votre message nécessitera l’approbation d’un modérateur avant de pouvoir être visible.