[JALC] Un 2ème jeu débile

[Dylav]

Il s'écoula un long moment, où la vie semblait suspendue aux atroces douleurs qui avaient submergé nos héros. Soudain, un chien hurla à la lune. A la mort. Longuement. Un cri déchirant. Qui sortit les astronomes de la torpeur qui les avait envahis.

 

Et ce cri s'élevant avec tant de pureté dans le silence de la nuit leur fit percevoir que l'intolérable bruit avait cessé. Il ne subsistait de l'inexplicable phénomène qu'une sourde migraine sous les crânes. Ainsi qu'une forte lueur, tout à fait inhabituelle, derrière la colline.

 

Les plus timorés retournèrent piteusement sur leur pas, espérant trouver au restaurant l'aspirine salvatrice qui calmerait leurs angoisses tout en chassant leur insidieux mal de tête.

 

Une dernière poignée d'hommes intrépides, aidés par une brusque poussée d'adrénaline, résolut en revanche d'entreprendre l'escalade du tertre pour découvrir le fin mot de l'histoire...

[sylvitara]

Arrivés tout en haut du tout petit monticule, quelle ne fut pas leur surprise lorsqu'ils virent, poussant de petits couinements attendrissants, 2 chonchons adultes et 4 minuscules chonchons venant de naître.

 

Seraient-ils sur une autre planète ??

 

L'un d'eux osa une question timide :

- Bonjour, vous savez parler ?

Le gros chonchon mâle gris foncé, lui répondit en fripant son museau :

- Non, et toi ?

- Moi, oui, je suis un homme, donc je sais parler !

- Moi, non, je suis un chonchon rosette (et on rigole pas), alors je ne sais pas parler, je couine, c'est tout !

- Ah, ça me soulage, j'avais eu comme l'impression que vous m'aviez répondu...

- Couik, non, non, je discute, voilà.

 

Un autre des rescapés poussa le 1er du coude et lui demanda :

- Tu comprends ce qu'il te dit ?

- Ben... oui !

- Mais il dit qu'il ne sait pas parler, alors ?

- Ben... j'sais pas !

- Et pourtant on le comprend, donc il parle !

- Ben... j'sais pas !

 

D'une voix bien plus féminine, le chonchon roux et noir, certainement la femelle de la famille déclara :

- Z'auriez pas une carotte s'il vous plaît, Messieurs ?

[Squirrel]

- Si tu nous donnes le fin mot, on te donnera une carotte !

- Le fin mot de l'histoire ?

- Ben oui, chonchon ! C'est une offre honnête, non ?

 

Le chonchon désopilé éclate de rire, explose, et tremblementarise la terre

[Phantom-X]

C'est alors que Philibert, Super-Chonchon en costard gris, arriva et dit à la frêle assemblée somme toute assez désorientée depuis l'éclatement de l'un de ses membres : "Couik !"

 

Ainsi donc la dernière poignée d'homme intrépides, croyant ainsi avoir trouvé le fin mot de l'histoire, décidèrent de se rendre à l'académie chonchonne de l'onomatopée cartoonesque (1) afin que ceux-ci, qui depuis des générations planchaient sans relâche et en vain sur l'illustration textuelle du dernier souffle - celui par lequel l'âme s'évade vers des cieux plus limpides, où la vérité et la paix font de l'ombre au soleil, qui soudain paraît froid - afin que ceux-ci, disais-je, puissent enfin soulager matières grises, méninges - et accessoirement personnel de l'hospice le plus proche où munis de magnétophones ils traquaient l'agonie - en admettant en leurs définitions le désormais célèbre mot de la fin : "Couik !"

 

Et pdeuis (qui en français donne 'depuis', laissez-moi m'acharner sur mon cliaver s'il vous plaît) lors, le 9ème art a ainsi courageusement et avec soulagement adopté cette nouvelle réforme onomatopéique et la mort d'un homme est finalement passé du minable et ô combien éculé 'Argh' au majestueux tragicomique chonchonnesque 'Couik !'

 

(1) Dictionnaire des onomatopées

Modifié le 20 octobre 2006 par Phantom-X

[Dylav]

Merci Casper nous savons désormais pourquoi les dessinateurs de BD modernes marquent la mort des méchants d'un «couik» au lieu d'un «argh». Et merci aux Chonchons de nous avoir apporté un tel progrès... Ceci tend une nouvelle fois à prouver que les avancées les plus marquantes de l'évolution de la race humaine résultent en fait de fructueuses rencontres avec de paisibles extraterrestres passés un peu par hasard dans ce coin perdu de notre galaxie et qui, constatant dans quelles affligeantes impasses nous nous engageons régulièrement, décident par charité de nous remettre sur des voies plus prometteuses pour l'avenir de l'espèce !

 

Ouf, j'ai cru que je n'arriverais pas à la finir, celle-là (note personnelle : à l'avenir, s'efforcer de composer des phrases plus courtes).

 

Mais poursuivons notre histoire...

[Squirrel]

On en estait où ?

[sylvitara]

Voilà le problème : dès qu'un ou plusieurs nouveaux personnages montrent le bout de leur nez ou de leur museau, PAF, COUIK, ARGH, ils sont zigouillés ! Alors je ne sais plus qui est mort ou vif. Ce n'est pas très fin

 

A la fin, ça devient un peu triste et ça ne donne pas faim, cette histoire sans fin !

 

La :P

[Dylav]

Finalement, tout le monde s’était compris. Les astronomes savaient désormais qu’il ne fallait pas faire rire les Chonchons, sous peine de jubilation fatale. Les Chonchons savaient que, même sans parler, ils pouvaient être entendus des astronomes. Tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes. Quoique...

 

En effet, ils avaient tous un peu vite oublié Jean-Pascal, le célèbre attardé du bulbe... Et, sur le chemin du retour au restaurant, ils se rendirent soudain compte, tant les astronomes (qui, somme toute, étaient tout de même des humains) que les Chonchons (qui, sans être humains, n’en étaient pas moins des Chonchons), que les présentations risquaient d’être délicates.

 

Pour éclairer d’un jour nouveau les appréhensions qui se pointaient soudain dans la bande, nous devons nous souvenir, primo que Jean-Pascal ignorait l’existence des Chonchons, et secundo que les Chonchons, sans ignorer l’existence de Jean-Pascal, ressentaient quelque difficulté à cerner le personnage au travers de la description que les astronomes lui en avaient faite. D’autant plus que les avis étaient partagés, entre les astronomes fanatiques des émissions décervelantes des chaînes privées, et les astronomes mélomanes qui avaient d’autres chats à fouetter (en privé, car bien qu’astronomes ils craignaient l’ire de Brigitte Bardot)...

 

Alors qu’on était déjà en vue du restaurant, Philibert, qui n’avait pas oublié d’être intelligent, suggéra aux astronomes d’y aller les premiers pour tenter de brosser à l’autre abruti un tableau des Chonchons suffisamment favorable pour éviter le déclenchement d’hostilités qui pourraient rapidement devenir dommageables à la race humaine. Parce que, si les Chonchons sont paisibles, ajouta-t-il, il ne fallait néanmoins pas leur marcher sur les pieds, et que leur avance technologique était telle (« croyez-moi sur parole », insista-t-il) que même des astronomes ne feraient franchement pas le poids...

 

Comprenant immédiatement entre les lignes (ce qui est fort, quand même, pour un message oral... mais il est vrai que les astronomes ont un esprit particulièrement perspicace), les observateurs d’étoiles n’eurent pas longtemps à se concerter pour décider d’une voix unanime que la suggestion de Philibert le Chonchon était particulièrement pertinente. Les trois meilleurs négociateurs furent dépêchés pour tenter l’impossible exploit de faire admettre à JP qu’il existait de par l’univers d’autres entités intelligentes que les astronomes, et qu’il allait avoir l’immense honneur d’en rencontrer un groupe représentatif pas plus tard que tout-à-l'heure...

[Phantom-X]

Jean-Pascal, lamentablement vautré sur le zinc du bar-restaurant, un verre de diabolo-fraise en équilibre instable entre le bord du comptoir et le pouce de l'ex-star académique, aperçut alors du coin de l'oeil les 3 négociateurs entrer en rampant dans le restaurant. Immédiatement ses instincts les plus refoulés jaillirent. Alerte, il sauta sur le comptoir, au milieu des ballons et des chopes dont les contenus divers se renversaient tantôt sur le veston d'un client, tantôt dans le décolleté de la serveuse.

 

Il entama les cinq premiers mots du refrain de La musique, puis s'empara du fusil-mitrailleur-en-plastique-qui-clignote qu'il avait gagné l'après-midi même à la fête foraine. Sitôt qu'il eut tiré une salve de balles-invisibles-intouchables-qui-ne-blessent-pas-en-vrai-mais-qu'on-dit-que-si-quand-même, tous les clients s'esclaffèrent. Mais les astronomes, dont on vante souvent l'imagination débordante, débordèrent alors et renversèrent des tables pour se protéger du meurtrier chanteur.

 

Après moult pourparlers, Jean-Pascal décida de mettre fin à ses jours avec son arme. Alors qu'il s'effondrait tragiquement, son visage incarnant la douleur, les clients applaudissaient et les astronomes gémissaient quand, dans l'indifférence des premiers et à la stupeur des seconds, Jean-Pascal tenta de fuir par la porte principale et que, à la stupeur des premiers et dans l'indifférence des seconds, Philibert entra par cette même porte principale.

 

La confrontation entre Philibert et Jean-Pascal allait avoir lieu...

Modifié le 3 novembre 2006 par Phantom-X

[sylvitara]

Philibert (PH):" COUIK"

Jean-Pascal (JP) : "COUIK" ?

PH :"COUIK, COUOUOUIIIK !!!!"

JP : "COUCOU COUIK ?"

PH : "COUIK, COUIK"

 

C'est alors que, JP, d'abord heureux, puis subjugué, envoûté et fasciné par le dialogue si vaste et extrèmement gigantesque de PH , lacha sa mitraillette-qui-fait-semblant-comme-pour-du-vrai et se mit en génuflexion devant le petit animal poilu.

JP, l'air bien plus abruti que d'ordinaire ne pouvant plus fermer la bouche , ne put retenir un délicat filet de salive qui fit dire :

"COUEEEERRRRRKKKK" à notre PH.

 

Pour que nos Chonchons n'aient pas une première image trop néfaste de la gente humaine, l'un des astronomes courrut et referma la bouche de JP avant qu'il n'avala une mouche.

N'oublions pas que nous n'avons qu'une chance de faire une 1ère bonne impression